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FRANCOPOL poursuit sa série d'entretiens

2018-06-01

À l’aube de ses 10 ans, FRANCOPOL souhaitait mieux faire connaître ses activités à travers la parole de certains de ses acteurs. Après M. Thierry Dierick,  M. André Etter, Mme Barbara Fleury et M. Jean-Marc ISOARDI, nous donnons la parole ce jour à M. Pierre Allaire, Inspecteur-Chef à la Sûreté du Québec. M. Allaire occupe la fonction de secrétaire général de FRANCOPOL depuis 2016.

 

En quelques mots, comment pourriez-vous décrire FRANCOPOL?

FRANCOPOL est un réseau de la francophonie institutionnelle qui a pour mandat de favoriser les échanges et la mise en valeur des meilleures pratiques policières. Nos membres sont essentiellement des corps de police et des écoles de police. Nous comptons également dans nos rangs des chaires de recherche et des associations. Près de 55 organisations à travers le monde sont rassemblées au sein de FRANCOPOL qui célèbre cette année ses dix années d’existence.

Nos échanges ont lieu lors de la tenue des congrès internationaux (tous les deux ans en général) et lors des rencontres des instances (Bureau international, Conseil des Sages, assemblée générale). Nos comités techniques échangent plus régulièrement en s’appuyant sur leurs projets de collaboration en cours.

Nous produisons des guides, développons et donnons des formations. Nous organisons et parrainons également des colloques. Les enjeux qui nous intéressent sont variés et nombreux. Je citerai, entre autres, les quelques sujets qui seront abordés lors de notre prochain congrès international, soit la lutte contre le terrorisme, la gestion des flux migratoires, la cybercriminalité et la gestion des risques psychosociaux.

 

Pourriez-vous nous parler de votre organisation policière?

La Sûreté du Québec est un des membres fondateurs de FRANCOPOL. J’en suis très fier. Le Québec est en pointe pour la valorisation de la francophonie à travers la planète. Il était logique que la police nationale du Québec adhère pleinement à ce réseau si riche et inspirant.

Pour en revenir au corps de police que je représente, je préciserai que la Sûreté du Québec (Sûreté) est le corps de police nationale de la Province du Québec. Officiellement fondée en 1870, la Sûreté est l’une des toutes premières institutions québécoises. La Sûreté respecte le plus haut niveau de service de police au Québec, soit le niveau 6. Ainsi, outre les activités classiques de gendarmerie, la Sûreté est en mesure d’assurer du travail d’enquêtes (coordination des enquêtes lors d'événements hors du commun, coordination policière de la lutte contre le crime organisé, cybersurveillance, coordination des enquêtes d'incendies en série sur une base interrégionale, etc.), de gérer des mesures d'urgence (coordination du rétablissement et du maintien de l'ordre lors de situations d'urgence ou de désordre social d'envergure provinciale) tout en disposant de services de soutien (profilage criminel, identité judiciaire spécialisée, unité d'urgence permanente, etc.). Au 31 mars 2017, la Sûreté comptait dans ses rangs près de 5 525 personnels policiers et plus de 2 108 personnels civils. C’est au grand quartier général de la Sûreté à Montréal que siège le secrétariat de FRANCOPOL.

 

En tant que secrétaire général pourriez-vous présenter votre rôle dans cette fonction?

J’occupe cette fonction depuis notre 4e congrès qui s’est tenu à Montreux (Suisse) en 2016. À titre de secrétaire général, je coordonne et dynamise la structure administrative de FRANCOPOL. Je suis soutenu dans mes tâches par un trésorier, un secrétariat général et un Bureau international. Je seconde la présidence et veille à ce que les décisions prises par le comité de direction et le Bureau international soient bien appliquées.

Je suis également responsable de la reddition des comptes de FRANCOPOL. Je veille, avec le soutien du secrétariat général, à ce que chacune des actions de FRANCOPOL puissent être parfaitement justifiées.

FRANCOPOL est avant tout un réseau dont la richesse première est l’engagement concret et l’investissement permanent de ses membres. La promotion de FRANCOPOL au sein des institutions membres est, à cet égard, un défi permanent à mes yeux.

 

Quelle est l'activité qui a été la plus marquante pour vous durant toutes ces années au sein du réseau?

Bien entendu, d’abord et avant tout les rencontres humaines. Grâce à FRANCOPOL, j’ai pu développer un incroyable réseau professionnel à travers la communauté policière et académique francophone. Des liens forts se sont créés via les rencontres de travail qui ont systématiquement débouché sur des échanges d’expertises concrets ainsi que la mise à disposition publique de nos travaux. Je pense notamment à la réalisation et à la diffusion (grâce au Carrefour FRANCOPOL de l’information et du savoir) d’une collection d’ouvrages destinés aux spécialistes, mais également au grand public, curieux des enjeux de sécurité publique. La tenue d’un premier congrès international de FRANCOPOL cet automne en Afrique constituera, à n’en pas douter, un moment marquant à titre de secrétaire général.

 

Quel intérêt voyez-vous à participer aux activités du réseau FRANCOPOL?

Apprendre des autres et faire partager les pratiques inspirantes qui nous sont propres est la base de notre engagement. Le partage, très concret, des meilleures pratiques est au cœur de la mission de FRANCOPOL. Je me dois de signaler cet aspect très opérationnel de notre réseau. Je m’assure que des membres de la Sûreté soient systématiquement impliqués dans les activités de FRANCOPOL. Cette adhésion permet à nos membres de découvrir de nouveaux environnements, de s’approprier de nouvelles techniques ou d’aborder des problématiques de sécurité avec une approche enrichie.

FRANCOPOL est un trait d’union efficace avec le monde. En participant aux travaux du réseau, la Sûreté s’ouvre sur le monde et permet au Québec d’être représenté au sein d’un forum international multilatéral.

Cette participation au réseau permet également de développer des liens forts et constructifs avec certains membres. Le partage d’intérêts communs peut déboucher sur des liens de coopération bilatéraux plus spécifiques.

 

Comment envisagez-vous l’avenir de FRANCOPOL?

Au cours des dix dernières années, FRANCOPOL a réalisé de nombreuses choses (quatre congrès internationaux, de nombreux colloques, des dizaines de séminaires de formation, notamment à destination de nos partenaires africains, la publication de trois guides thématiques, etc.). Sous la direction exceptionnelle et inspirante de Monsieur Émile Pérez, président de FRANCOPOL au cours des neuf premières années du réseau, la crédibilité de notre réseau n’est plus à faire. Nos comités techniques sont établis et reconnus pour leur expertise. FRANCOPOL se pose désormais comme un catalyseur de référence au niveau recherches et réflexions sur les meilleures pratiques policières.

Comme toutes les organisations, nous serons amenés à accroître l’efficacité du réseau en optimisant les processus administratifs, via des indicateurs de performance, tout en assurant des communications fréquentes et fiables auprès des membres. Face aux enjeux soulevés par les nouvelles menaces (c’est d’ailleurs la thématique qui sera développée à Dakar lors de notre 5e congrès international en octobre 2018), les échanges de meilleures pratiques sont indispensables et je dirais même obligatoires.

Notre prochain congrès marquera le début d’une nouvelle phase, faite de consolidation et de développement de nos activités. Notre nouvelle planification stratégique se basera ainsi sur les trois enjeux suivants : la dynamisation du réseau, la pérennisation du réseau et la diversification des partenariats. Je tiens à ce dernier point qui devrait permettre à FRANCOPOL de franchir une étape importante dans son développement.

Pour terminer, je profiterai de cet entretien pour féliciter l’arrivée de Madame Sophie Hatt à la présidence de FRANCOPOL. Je suis convaincu de son enthousiasme et de sa riche expérience pour relever ce nouveau défi. Je me dois, également, de souligner l’indispensable et fidèle soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui nous accompagne, notamment financièrement, depuis les origines de FRANCOPOL. Qu’ils en soient ici remerciés.