2018-02-20
À l’aube de ses 10 ans, FRANCOPOL souhaitait mieux faire connaître ses activités à travers la parole de certains de ses acteurs. Après M. Thierry Dierick, M. André Etter et Mme Barbara Fleury, nous donnons la parole ce jour à M. Jean-Marc ISOARDI, Général de brigade, Administrateur de FRANCOPOL, Sous-directeur des compétences de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale française.
En quelques mots, comment pourriez-vous décrire FRANCOPOL?
FRANCOPOL est un réseau francophone pour la formation des forces de police né en 2008 à l’initiative de la Police Nationale française et de la Sûreté du Québec à la suite d'une manifestation en 2002 du Collège européen de police à l’occasion de laquelle toutes les interventions ont été effectuées exclusivement en langue anglaise. Ce réseau de formation regroupe aujourd’hui 50 institutions de onze pays répartis sur trois continents, l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Nord. Et signe de son attractivité en terme de diffusion des savoir-faire, une école d’un pays non-francophone, l’Institut de Sécurité Publique de Catalogne en Espagne a rejoint le réseau.
Ainsi, FRANCOPOL regroupe tant des institutions à vocation nationale, comme la Gendarmerie Nationale et la Police Nationale en France, que des écoles de police de nombreux pays membres ou bien encore des services de police aux compétences territoriales régionales, traduction de l’organisation des forces de sécurité intérieure propre à chaque pays. Des instituts de recherche sur les questions de police et de sécurité sont également membres du réseau, ce qui renforce ses capacités d’anticipation et de préparation de l’avenir.
Dix années ont été nécessaires à la montée en puissance de FRANCOPOL, ce qui constitue un gage de sérieux. Le travail effectué pour définir son mode de fonctionnement et rapprocher les diverses institutions fondatrices a permis de mettre en place des processus efficaces, souples et adaptés aux réalités locales ainsi qu’aux besoins de formation de l’organisation policière de chaque pays membre.
Le fonctionnement de FRANCOPOL via le Carrefour FRANCOPOL de l’information et du savoir (CFIS) s’apparente à un cloud, un réseau participatif mettant à disposition de chacun de ses membres des modules de formation en français qui favorisent les échanges de bonnes pratiques en matière policière. L’objectif pour FRANCOPOL est bien d’apporter sa pierre à l’édifice pour que chacun de ses membres puisse contribuer à toujours améliorer l’excellence de la prestation de sécurité offertes à ses concitoyens.
Pourriez-vous nous parler de l’organisation de la fonction « formation » au sein de la Gendarmerie nationale?
La direction des personnels militaires de le gendarmerie nationale (DPMGN) élabore et conduit, dans une dimension interministérielle, la politique des ressources humaines de la Gendarmerie nationale. Elle est à ce titre chargée d’assurer le recrutement, la formation, la gestion ainsi que l’accompagnement statutaire et social des personnels militaires de la Gendarmerie nationale. Placée à sa disposition, la sous-direction des compétences (SDC) définit la politique de formation des militaires de la gendarmerie en liaison étroite avec les grands commandements territoriaux et les différents partenaires institutionnels aux niveaux interarmées, interministériels et internationaux. Elle dispose à cet effet d’un bureau de la formation.
Grand commandement relevant directement du directeur général de la Gendarmerie nationale, le Commandement des écoles de la gendarmerie nationale (CEGN) élabore les programmes de formation et s’assure de la pertinence des méthodes et outils utilisés en recherchant les procédés pédagogiques les plus avancés. Enfin, il conçoit, réalise et actualise la documentation d’instruction.
Le CEGN dispose de l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), de six écoles de formation initiale (sous-officiers et gendarmes adjoints volontaires) et de quinze centres de formation d’expertise. Il dispose en outre du centre de production multimédia de la Gendarmerie nationale (CPMGN), organisme dédié au soutien pédagogique et à l’enseignement à distance. Ce sont quelques 30.000 personnels qui chaque année suivent une action de formation.
Quelle est l’activité qui a été la plus marquante pour vous durant toutes ces années au sein du réseau FRANCOPOL?
Nous avons notamment participé au travers de plusieurs comités de travail, à la rédaction d’un guide de formation policière contre la radicalisation, disponible depuis mai 2017, et à un autre sur les forces de police face à la gestion de l’espace public et des manifestations. Ainsi, s’appuyant sur son expérience du maintien de l'ordre et sur l’expertise de son centre national d’entraînement de Saint-Astier, la Gendarmerie nationale a pu faire partager ses savoir-faire en la matière, tout en se nourrissant des bonnes pratiques des autres membres pour améliorer constamment la formation de ses propres militaires. Ce guide devrait être publié au premier semestre 2018.
La Gendarmerie s’attache à demeurer au fait des meilleures réponses à apporter dans la lutte contre les nouvelles menaces et sa participation aux différents travaux de FRANCOPOL participe à cette démarche. Tout comme le prochain congrès de Dakar permettra la présentation de notre savoir-faire dans le traitement des scènes de crime complexes.
C’est en fait cette notion de partage d’expérience qui selon moi constitue le marqueur principal de l’activité de FRANCOPOL.